12 mai 2019

La vie dont nous rêvions - Michelle Sacks

Thriller psychologique

Editions Belfond - Mai 2019 - 327 p / Traduction : Romain Guillou

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Synopsis : Sam et Merry ont quitté New York pour s’installer dans un cottage en Suède et élever leur bébé au grand air. Loin de la grande ville, de ses tentations, de sa souillure, les voilà libres de se réinventer. Sam, en homme viril et fidèle qui assure le confort et la protection des siens. Merry, en tendre épouse qui s’adonne à ses nouveaux devoirs de mère au foyer. Le tableau idéal : au cœur de la nature, l’homme, la femme, l’enfant. Mais aussi Francesca, la meilleure amie de toujours, venue leur rendre visite. Francesca, la citadine, la sublime, la femme libre. Francesca, qui ne se sent chez elle nulle part, qui n’a jamais été choisie par un homme, et qui a de très vieux comptes à régler... Dans ce lieu de quiétude absolue, l’espace infini a tôt fait de devenir une prison, et la solitude, un miroir tendu à la noirceur des âmes. Tout n’est que mensonge, duplicité et, tandis qu’à la clarté de l’été succède l’obscurité de l’hiver, l’idylle se meut peu à peu en un huis clos hautement toxique.

Ma lecture :


Un thriller psychologique excessivement oppressant. Michelle Sacks distille le venin insidieusement dans un jeu pervers de domination. Seul le rythme de l'histoire présente un calme apparemment, le suspense est maintenu jusqu'à la fin.

J'ai senti que je me rendais tout droit au coeur même de l'esprit humain. Complexes et torturés des êtres prêts à tout pour une vie idéale. De belles apparences et derrière la perversité, l'auteur en dresse un portrait saisissant.

Certains passages avec Connor font vraiment mal au coeur et on se dit que cela va s'intensifier, et ce ne pourra être que difficilement supportable. C'est affreux car si c'est ce qui révèle la noirceur de chacun ce n'est pourtant pas le sujet du roman. Et d'un coup une chappe de béton s'est effondrée sur mes épaules.

Des chapitres courts qui oscillent entre les points de vus de Frank, Merry et Sam.

Merry et Sam sont partis s'installer en Suède avec leur petit garçon âgé de quelques mois Connor. Chacun fuit quelque chose mais quoi ? Très vite, on ressent l'isolement de Merry et un comportement malsain envers son fils. Sam, le parfait manipulateur misogyne contrôle tout et veut que Merry devienne la petite femme au foyer parfaite. L'arrivée de sa meilleure amie, Frank, va être vécue comme une bouffée d'air frais pour ce couple qui s'intoxique. Mais, ils font rentrer dans l'arène un être encore plus toxique qu'eux mêmes. Un accident terrible mettra en lumière des évenements passés pas très reluisants et des objectifs futurs pires encore.

Dans ce huis clos, le souffle se fait court. Tout est sombre et pollué. Une vérité perfide cruelle s'est profilée sous mes yeux. La haine étouffe aussi fort que l'amour peut le faire, et l'auteur sait particulièrement bien la mettre en scène.

Je doute qu'un seul des personnages vous paraissent sympathiques. Des êtres pervers, vicieux et bien d'autres qualificatifs, évoluent sous vos yeux et vous arrachent même le coeur par instant.

La fin s'attarde plus sur la psychologie des personnages que sur les faits, et je l'ai trouvée un peu embrouillée. L'avenir qui se projette à la fin m'a paru encore plus terrible que le roman en lui même. Imaginer de tels êtres c'est assez terrible.

J'ai trouvé la première partie de ma lecture très prenante. La psychologie est vraiment explorée, les personnages ont des secrets, on se force à fermer les yeux à chercher des excuses mais la perversité ne peut s'ignorer très longtemps. La seconde partie a été un peu plus difficile suite à l'accident majeur du roman que j'ai eu du mal à intégrer. Pourtant c'est cet évènement qui mettra en lumière toute la noirceur de ce trio dominant prêt à tout.

Un avis un peu mitigé, je ne regrette en rien cette lecture, mais je sens encore le froid glacial qu'elle a jetée sur moi et il m'a manqué quelques réponses. Si vous aimez les lectures noires, avec des faits encore plus noirs, des lourds secrets qui empoisonnent des vies, démeler le vrai du faux dans une perversité absolue,  c'est la roman qu'il vous faut.

L'auteur sait nous rendre aussi pervers qu'eux nous sommes pris dans le tourbillon de cette lecture.
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Merci aux Editions pour cette lecture

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Petite bio de l'auteur Née en 1980, Michelle Sacks a grandi en Afrique du Sud. Titulaire d’un master de littérature et de cinéma de l’université du Cap, elle a été retenue à deux reprises dans la sélection du Commonwealth Short Story Prize, et dans celle du South African PEN Literary Awards. Après un recueil de nouvelles, Stone Baby, publié aux Northwestern University Press, La Vie dont nous rêvions est son premier roman. Elle vit à présent en Suisse.


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