27 janvier 2020

La deuxième femme - Louise Mey

Thriller psychologique

Editions JC Lattès / Le Masque - 15 janvier 2020 - 300p // 


La deuxième femme Louise Mey chronique littéraire

Présentation de l'éditeur Sandrine ne s’aime pas. Elle trouve son corps trop gros, son visage trop fade. Timide, mal à l’aise, elle bafouille quand on hausse la voix, reste muette durant les déjeuners entre collègues. Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme, et qu’il lui fait une place. Une place dans sa maison, auprès de son fils, sa maison où il manque une femme. La première. Elle a disparu, elle est présumée morte, et Sandrine, discrète, aimante, reconnaissante, se glisse dans cette absence, fait de son mieux pour redonner le sourire au mari endeuillé et au petit Mathias. Mais ce n’est pas son fils, ce n’est pas son homme, la première femme était là avant, la première femme était là d’abord. Et le jour où elle réapparaît, vivante, le monde de Sandrine s’écroule.

Mon avis :

Ciel je ne m'attendais pas du tout à cela. C'est irréfutablement une très bonne histoire, très bien écrite, elle va vous oppresser au plus haut point.

J'avais décidé de lire un roman tout doux, mais mon goût prononcé pour les thrillers psychologiques a pris le dessus et j'ai attaqué cette lecture. Je dirais très mauvaise idée, car ce fut tout sauf une lecture reposante. 

Je ne vais pas vous cacher que je croyais qu'il y allait avoir des manipulations stratégiques pour éliminer la première ou la seconde femme, des coups tordus, des plans machiavéliques, des coupables difficiles à identifier et à cerner... Vous voyez le genre ? Et bien pas du tout, c'est le énième roman sur lequel je tombe depuis environ 3 mois sur la violence faite aux femmes.

A ce stade je sature même s'ils étaient tous différents. Je ne nie pas que le problème est inadmissible, que tout doit être mis en oeuvre pour que cela cesse. Mais retomber x fois sur le sujet sur une courte période, c'est un peu l'overdose.

Bon si vous êtes venus me lire c'est pour ce roman et pas pour mes états d'âme.

Sandrine est une femme - dont on ne connaîtra pas vraiment l'apparence dans un regard objectif d'une personne qui l'aime - qui se dit grosse et laide. Rejetée par ses parents, son niveau de confiance est nul. Quand elle fait la connaissance de "l'homme qui pleure" dit aussi "Monsieur Langlois" dont la femme vient de disparaître, elle trouve enfin une place à elle et va devenir la "deuxième femme". Peu à peu, au fil de ses confessions, nous comprenons qu'elle est totalement sous la coupe d'un pervers narcissique violent qui n'a aucun respect ni limite. La peur s'installe qu'elle rejette de toutes ses forces. Sa première femme réapparaît son monde s'écroule. Va t-elle à nouveau être mise à la rue ? Peu importe comment cet homme l'aime, il l'aime et c'est tout ce qui compte. Pourtant peu à peu, la policière, Lisa, la première femme Caroline, vont allumer une douce lumière dans sa tête. Pour le petit haricot qui grandit en elle, pour Mathias l'enfant du premier lit, une once de confiance va enfin naître. Pourra t-elle s'en sortir quand toutes les portes sont verrouillées dans sa tête et dans sa vie ?

La lecture est un peu difficile car c'est un très long monologue. Une construction atypique qui au départ  m’a un peu déroutée, n'attendez pas de dialogue, de changement de point de vue, il n'y en a pas. Nous sommes au coeur des pensées de Sandrine, ce qu'elle vit et comment elle le ressent. L'atmosphère est très vite étouffante. Je pense que le choix du monologue est là pour accentuer cette sensation et cela fonctionne très bien. Nous sommes enfermés dans son rôle et même si nous avons des élans pour rompre cette spirale nocive, la poursuite de la lecture nous y replonge.

Ce roman a une forte emprise sur le lecteur, il nous tourmente grandement. L'escalade de la violence surtout psychologique agit sur nous et ça fait très peur. On se pose la question de la fuite est elle finalement possible pour ces femmes dont le conditionnement est extrême ? Question que l'auteur semble avoir bien comprise et nous le fait comprendre à notre tour. Notre empathie augmente de 3000 % envers ses femmes et nous pousse à dire STOP agissez aidez les.

J'espère qu'il y a beaucoup de femmes flic comme Lisa, mais je doute. Sur ce coté, je pense que c'est hélas bien romancé.

La lecture est addictive, on est prisonnier on espère le séisme d'une révolte. Les actes malveillants nous sont livrés au compte-goutte toujours assortis d'excuse et de pardon, pour bien enfoncer le couteau dans la plaie, j'ai douté plus d'une fois. L'auteur décrit des situations, des attitudes perverses à la perfection.

Je déplore d'avoir eu des lectures trop rapprochées sur ce thème, mais mon avis sur celui-ci est tout le contraire de négatif. Si je devais les mettre tous en balance je dirais qu'il est mon favori. Il est construit comme un thriller, particulièrement machiavélique et efficace. Une fois refermé on y réfléchi, et comme Sandrine je sentais cette barre dans le dos qui empêche de se détendre.

La scène finale est terrible et vous emporte dans un tourbillon de rage intérieure. 

Si vous aimez les thrillers et que vous êtes sensibles au thème de la violence envers les femmes - d'un coté qui ne pourrait pas y être sensible - accrochez-vous et foncez.


♥ Vous l'avez lu ? vous souhaitez le lire ? dites nous le en commentaire ! ♥


Petite biographie sur l'auteur
 : 
Louise Mey, née en 1983, est une écrivaine féministe française, auteure de romans policiers.


Bibliographie :

- 2006 : Les Ravagé(e)s,
- 2017 : Embruns, Paris
- 2018 : Les Hordes invisibles
- 2019 : Le jour du vélo rouge
- 2019 : Coquillettes et crustacés. Kara - Premier trimestre
- 2020 : Chattologie - une Conference en Gestion de Flux
- 2020 : La deuxième femme

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Aimé, liké




La deuxième femme Louise Mey chronique littéraire
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5 commentaires:

  1. Hallo Laure,je l'ai lu aussi et fort bien aimée !!!! Quel claque ce polar !!!! Belle soirée !!!!

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    1. il est psychologiquement très bon merci pour ton passage

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  2. Bonjour Laure, il semble bien intéressant ..sauf peut être le côté plate du monologue qui doit être quand même joliment accrocheur pour continuer une lecture du genre ..C'est pas un côté que j'affectionne particulièrement en lecture les narrations longues lourdes à n'en plus finir qui se perdent dans les méandres du cerveau humain ..À voir donc , merci pour ta critique, toujours bien montée pour voyager dans le train de la lecture ..Vais je rester dans le wagon sans descendre de ce train cette fois ...On verra bien

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    1. oui j'ai vraiment trouvé le monologue très pesant et cela génère une lecture fastidieuse par moment - après la psychologie est vrament bien travaillé et même si l'auteur ne peut s'en rendre compte la manipulation sur notre cerveau est efficace. Il reste doublement dur mais très bon aussi

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  3. Je partage ton ressenti dis-donc quand je lis ta chronique :) en gros je me suis pris une claque quand j'ai terminé cette lecture... ça m'a chamboulé ^^
    Après, comme j'ai dis dans ma chronique j'aurai voulu une fin un peu plus détaillée sur ce qui allait s'ensuivre pour les protagonistes... mais ce n'est qu'un détail.
    Bref ton avis rejoint le mien ;)
    Bonne soirée (ou plutôt bonne nuit), bises

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