Roman d'anticipation
Second roman que je lis de cette auteure et elle écrit toujours aussi bien en véhiculant à nouveau un message sociétal important et essentiel.
Femlandia est un récit dystopique qui met les femmes à l'honneur tout en dénonçant l'ultra féministe. Il fait réfléchir à la question du bien-vivre, ensemble peu importe le sexe auquel on appartient, l'union fait la force, la ségrégation donne la destruction.
Il fait écho a son premier roman Vox que j'avais adoré. Si dans ce dernier les femmes n'ont plus de place dans Femlandia les femmes prennent toute la place jusqu'à l'implosion.
Une construction identique le message est juste différent.
Les États Unis vivent une crise économique sans précédent, Miranda Reynolds ruinée est expulsée de son domicile avec sa fille Emma. Elles arpentent les routes à la recherche de nourriture qui se fait de plus en plus rare. Le chaos et l'insécurité règnent et s'amplifient de jour en jour. Elle qui s'était toujours promis de ne jamais marcher sur les traces de sa mère Win féministe extrémiste et de rejoindre sa communauté Femlandia, se voit contrainte de revoir son choix pour protéger sa fille. Elle se présente aux portes du bâtiment barré de deux X symboles génétiques de la femme et après avoir montré patte blanche elles intègrent la colonie. Le fonctionnement est en totale autarcie et régit par des règles très strictes appliquées par Jen Jones fille adoptive de feu Win. Si chaque femme a sa place et son rôle et que tout semble fonctionner parfaitement depuis des années, la gestion notamment du renouvellement de sa population pose problème. Aucun homme dans la communauté, mais des naissances exclusivement de filles a lieu par tirage au sort. Emma tombe sous la coupe de Jen et Miranda ne la reconnait plus. La nuit des hurlements se font entendre. Quand Miranda découvre de quoi il s'agit, l'horreur de ce type de communauté prend tout son sens. Parviendra-t-elle à ouvrir les yeux de ces femmes totalement endoctrinées et à leur faire voir l'horrible vérité qui se cache derrière Femlandia ? Pas sur !
Le synopsis est très intéressant et m'a mis l'eau à la bouche, j'ai commencé à dévorer le roman puis je lui ai trouvé une certaine redondance. Cela n'avancait pas à mon gout, j'aurais aimé plus de descriptions sur le mode de fonctionnement de cette colonie. Donc j'ai du appréhender autrement ma lecture, j'ai laché du lest et j'ai laissé faire l'auteure voir ou elle voulait m'amener.
L'auteure nous montre les dérives d'un système fermée et unisexe, dirigée par une seule personne, un totalitarisme féministe au-delà de l'extrême qui fait peur.
Certaines scènes sont difficiles à effacer de sa mémoire.
Le roman est épais, mais s'attarde trop sur des détails répétés de l'ancienne vie de Miranda et pas assez sur la colonie. Par contre l'imagination débordante de Dalcher est à l'oeuvre et semble sans limites dans le genre anticipation. Il est impossible de ne pas se sentir impliqué quand nous vivons un certain chaos social avec une inflation qui n'en finit pas et des manifestations qui prennent de l'ampleur. Nous avons tous pu être témoin que dans l'urgence dans la peur l'humain est capable de suivre n'importe qui et faire n'importe quoi.
Une histoire dérangeante et troublante qui interroge. Un côté idyllique vite aboli par ses limites forcément horrifiques. D'un coup les féministes se voudront moins féministes !
Après le patriarcat de Vox, Christina Dalcher s'attaque au matriarcat et l'un n'a rien à envier à l'autre dans ses dérives. Sa plume est agréable à lire et son imagination sans fin. Dommage que certains points n'aient pas été plus développés pour donner plus de dynamisme à la lecture. Cela reste cependant un bon roman dont j'ai apprécié la lecture. Un roman qui ne vous laissera pas indifférent malgré ses petits défauts.
Les fans de dystopie en redemanderont.
Synopsis : Dans un futur proche, les États-Unis ont sombré dans le chaos après une crise économique sans précédent.
Miranda Reynolds a perdu sa maison, son travail et son mari, il ne lui reste plus que sa fille Emma et quelques boîtes de conserve. En proie à l’insécurité dans un monde devenu anarchique, elles n’ont plus qu’un seul espoir : Femlandia.
Miranda avait toujours affirmé qu’elle préfèrerait mourir plutôt que de vivre dans ce paradis autarcique réservé aux femmes, à l’abri de la violence des hommes, mais son instinct de survie ainsi que la présence d’Emma la poussent à franchir le portail surmonté de deux X entrelacés. Et si derrière son apparence idyllique se cachait l’enfer ?
Ce roman a été remporté lors de la masse critique de Babélio que je remercie ainsi que les éditions Robert Laffont.
Pour tout savoir sur les masses critiques du site Babelio un article est consacré à ce sujet sur mon blog si vous aussi vous souhaitez y participer.
Petite bio de l'auteur : Christina Dalcher est nouvelliste et romancière américaine.
Elle est titulaire d'un doctorat en linguistique théorique de l'Université de Georgetown en 2006. Chercheuse, spécialiste de changements phonétiques dans les dialectes italiens et britanniques, elle a enseigné aux États-Unis, en Angleterre et aux Émirats arabes unis. Elle vit avec son mari entre le Sud des États-Unis et Naples, en Italie.
Bibliographie :
2018 - Vox
Elle est titulaire d'un doctorat en linguistique théorique de l'Université de Georgetown en 2006. Chercheuse, spécialiste de changements phonétiques dans les dialectes italiens et britanniques, elle a enseigné aux États-Unis, en Angleterre et aux Émirats arabes unis. Elle vit avec son mari entre le Sud des États-Unis et Naples, en Italie.
Bibliographie :
2018 - Vox
2021 : QI
20
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