L'instinct maternel - Barbara Abel - By Elodie C

Policier - Thriller

Éditions Le Masque - Fév 2013 - 380p

Présentation de l'éditeur : Richard et Jeanne Tavier jouent, depuis de nombreuses années, la comédie du bonheur parfait dans le milieu huppé qu'ils fréquentent. Leur agressivité et leur mépris sont renforcés par le fait qu'ils n'ont jamais pu avoir d'enfant. Edwige, la confidente de Jeanne, l'aide de son mieux en lui procurant conseils et tendresse. Un soir, celle-ci débarque chez elle et lui annonce que Richard s'est rompu le cou en tombant dans l'escalier. Edwige n'est pas dupe mais couvre son amie en l'assurant de son silence. À l'ouverture du testament, le notaire annonce à la veuve que Richard lègue sa fortune à une inconnue, Suzanna Da Costa. Il reste bien une moitié de l'héritage du père de Richard qui aurait dû lui revenir ! Si seulement elle avait eu un descendant mâle comme le spécifiait le testament de M. Tavier senior ! Dépit, colère, haine, Jeanne transforme son ressentiment en une boule de fiel qui lui fait perdre la raison. Décidée à retrouver la femme qui a hérité à sa place, elle a bien l'intention de la supprimer.

Mon avis :
L'envie de découvrir Barbara Abel à ses tout début, un titre évocateur, et je me retrouve à voguer sur L'instinct maternel, son premier thriller mais déjà d'une grande maturité d'écriture. 

Roman noir où l'auteur dresse le portrait d'une femme meurtrie à la double personnalité. Avec beaucoup de finesse, elle va décrire le lent chemin vers la folie en décortiquant la mécanique du cerveau malade.

380 pages d'écriture fluide où l'on sombre dans l'horreur et la cupidité. Un couple bourgeois sans enfant, rongés par ce désir inassouvi Richard et Jeanne se détruisent tous les jours un peu plus jusqu'au geste fatal de Jeanne. Le début d'une chute vertigineuse, où tout ce qui était enfoui se réveille, le point de non retour est atteint, il n'est plus utile de faire semblant l'action remplace la réflexion. Jusqu'où cette femme blessée sera t'elle capable d'aller, la raison reprendra t'elle le dessus ?

Après avoir lu et adoré "je sais pas", j'ai trouvé ce thriller haletant de suspens. Il m'a plongé dans les souffrance de la maternité celle qui reste à l'état d'espérance et qui vous ronge de l'intérieur.
L'auteur fouille avec une efficacité redoutable le cerveau humain, en explore les failles psychologiques les transformant en roman addictif et passionnant.

Ce livre ne peut laisser aucune femme indifférent.

Il est toujours fort intéressant de découvrir le premier roman d'un auteur à succès, nous apprécions mieux le chemin parcouru, Barbara Abel nous dévoilait déjà à ses débuts son grand talent de l'écriture noire avec une forte imprégnation psychologique.

L'auteur : Barbara Abel est une auteure belge de romans policiers.

Après avoir suivi à 15 ans des cours de théâtre à l'Académie d'Etterbeek, elle étudie à l'Université Libre de Bruxelles où elle obtient une licence en philologie romane. Elle s’inscrit ensuite à l’École d’interprétation du Passage de Paris, puis exerce pour un temps le métier de comédienne et participe à des spectacles de rue.

À 23 ans, elle écrit sa première pièce de théâtre, "L'Esquimau qui jardinait", qui est montée avec succès sur des scènes bruxelloises et au Festival de théâtre de Spa. 

Elle se lance peu après dans l'écriture, publie quelques textes dans différentes revues et, en 2002, un premier roman policier, "L'Instinct maternel", lauréat du Prix du roman policier du festival de Cognac. 

Elle fait ensuite paraître d'autres récits de suspense qui évoquent souvent des milieux familiaux étouffants où germent délits et folie.

Elle assure également des chroniques culturelles diffusées sur Arte Belgique. Elle a collaboré à l'émission "Cinquante Degrés Nord" diffusée sur Arte Belgique et la RTBF.

Son roman "Un bel âge pour mourir" paru en 2003 a été adapté pour France 2 avec Marie-France Pisier et Emilie Dequenne dans les rôles principaux.

S'ensuivent "Duelle" en 2005, "La mort en écho" en 2006, "Illustre inconnu" en 2007, "Le Bonheur sur ordonnance" en 2009, "La brûlure du chocolat " en 2010, "Derrière la haine" en 2012 (Prix des lycéens de littérature belge 2015), "Après la fin" en 2013, "L'innocence des bourreaux" en 2015, "Je sais pas" en 2016 et "Je t'aime" en 2018.

Ses romans sont traduits en allemand, en espagnol et en russe...