5 novembre 2018

Orphelins 88 - Sarah Cohen-Scali

Les orphelins 88  Sarah Cohen-Scali avis chronique livresRoman 

Editions Robert Laffont Jeunes Adultes - Sept 2018 - 432p

Orphelins 88 Sarah Cohen-Scali avis

Munich, juillet 1945. Un garçon erre parmi les décombres… Qui est-il ? Quel âge a-t-il ? D'où vient-il ? Il n’en sait rien. Il a oublié jusqu’à son nom. Les Alliés le baptisent « Josh » et l’envoient dans un orphelinat où Ida, directrice dévouée, et Wally, jeune soldat noir américain en butte au racisme de ses supérieurs, vont l’aider à lever le voile de son amnésie. Dans une Europe libérée mais toujours à feu et à sang, Josh et les nombreux autres orphelins de la guerre devront panser leurs blessures tout en empruntant le douloureux chemin des migrants. Si ces adolescents sont des survivants, ils sont avant tout vivants, animés d’un espoir farouche et d’une intense rage de vivre.

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Un roman qui va vous désarmer.
J'ai suivi l'histoire de ce petit garçon "Jo" avec beaucoup de tendresse. 1945, la guerre est terminé, il est là, tout frêle, erre sans but, sans mémoire, à la recherche d'un peu de nourriture. Son passé n'existe plus dans sa tête mais l'avenir est désormais à lui. C'est un enfant Lebensborn - le façonnage d'enfant choisi sur des critères physiques puis modeler pour devenir la race dite pure.

Ils sont des milliers comme lui, projet Lebensborn, futures mères porteuses, juifs, polonais, noirs, blancs, sans nation, sans âme et surtout sans famille, ils n'existent plus pour personne, sauf pour cet orphelinat et l'attachant Wally GI noir américain. Ce personnage incarne à lui seul la bonté et la lucidité, un livre devrait lui être dédié.

L'après guerre nous imaginons le feu d'artifice, les rires, les soulagements ; la guerre est finie oui mais il faut tout reconstruire, les villes, sa propre vie et encore et toujours sauver sa peau. 

Un roman qui se lit d'une traite, nous sommes instantanément plongés dans le contexte de cette fin de guerre où les sentiments oscillent. Même si l'histoire est romancée, elle est parfaitement documentée. A travers les yeux de ses enfants, j'ai ressenti toutes les horreurs et tous les changements que la guerre a induit en eux. 

Les populations ont tout perdu, la confiance n'est qu'un mot, la peur et la faim un état permanent. Le conditionnement des jeunes enfants a été tel qu'ils sont devenus des hommes sans avoir jamais été des enfants. Une immense tristesse de ce constat s'en dégage.

Ce livre est un condensé d'espoir et d'émotions. Malgré la dureté des situations, l'auteure a une infinie douceur pour en parler. La façon dont le sujet est traité, est particulièrement originale, ces enfants d'après guerre la plus part ne retrouveront jamais leur famille et pourtant c'est eux qui sont l'avenir de tous les pays, de toutes les religions confondus. 

D'une grande richesse documentaire, un roman qui ne fait pas dans le tape l’œil mais dans le bouleversement émotionnel et la prise de conscience des aberrations de la guerre en général de cette guerre en particulier. Je me suis sentie prendre "Jo" par la main et avancer avec lui sur le chemin à la
conquête du passé et d'un meilleur avenir.

Un très beau roman à lire absolument dans la lignée de son tout premier "Max". Assourdissant de cruelle réalité et tellement majestueux.


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Un roman saisissant qui éclaire un pan méconnu de l’après- Seconde Guerre mondiale et les drames liés au programme eugéniste des nazis, le Lebensborn.

Le booktrailer : 


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L'auteur : Sarah Cohen-Scali est une écrivaine française née en 1958. Elle possède une licence en philosophie et a suivi des études d'art dramatique avant de commencer à écrire pour les enfants. Elle a publié une quarantaine d'ouvrages pour la jeunesse mais aussi pour adultes, en particulier des romans noirs. Elle écrit également sous pseudonyme de Sarah K. Sarah Cohen-Scali a remporté le Prix Sorcières en 2013 pour Max, publié chez Gallimard Jeunesse dans la collection "Scripto". 

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1 commentaire:

  1. Merci Laure pour ce beau retour !
    Je ne le lirai pas, je suis assez remontée comme ça contre la guerre et la poignée de dégénérés qui la décident...
    mais j’ai eu plaisir à lire ta chronique ! Bon après-midi ! 🌞

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