Roman noir
Editions Belfond - septembre 2023 - 272p // Traduction : Justine Coquel
Pour un premier roman, je le trouve très abouti. L'auteur maitrise les rebondissements et octroie aux lecteurs suffisamment de suspense pour qu'il soit impatient de connaitre le dénouement.
J'ai de suite accroché à l'histoire de cette famille coincée sur une ile pour d'obscures raisons. La peur ressentie par l'héroine est omni-présente. On sent rapidement que l'ile n'est pas seulement entourée d'eau mais aussi de nombreux mensonges.
L'espace d'un court instant, je l'observe en train de dormir. On ne se ressemble peut-être pas vraiment, mais on porte la même nostalgie en nous. Bientôt, petit frère, bientôt nous partirons à l'aventure tous les deux, à la découverte du monde interdit là dehors. Je te le promets.
Juno est désormais une adolescente de 16 ans. Elle vit sur l'ile de Nordland depuis l'âge de ses 4 ans, puis son frère Boy est venue la rejoindre. Père et Mère lui assurent que c'est dans le cadre d'une protection judiciaire, que c'est une question de vie ou de mort pour leur famille. Cette ile lui parait un peu plus petite chaque jour qui passe, elle n'a qu'une envie c'est de découvrir le monde. Ses parents lui interdisent tellement de choses que la vie en devient étouffante. Peu à peu des indices lui racontent une toute autre histoire, jusqu'au soir où elle fait la connaissance de Luca un jeune homme apparu soudainement et qui serait là pour la sauver. Quitter l'ile accompagné de son frère devient désormais son unique objectif. Mais comment échapper à la vigilance de ses parents ? Et si après le lac la mort l'attendait vraiment au tournant ?
Un récit qui peut aisément s'adresser à un jeune public. Simple et bien construit, on se met rapidement dans la peau de Juno et de ses envies d'évasion.
La captivité et le syndrome de Stockholm éprouvé par les deux enfants sont bien analysés et décrits. Je me suis imaginée dans pareille circonstance, c'était terrible, je bouillais à chaque page, envie de hurler "mais fuit fuit".
Partagé entre l'amour des seuls parents qu'ils ont connu, leur amour réciproque qui les pousse à se protéger et ne pas se sauver sans sauver l'autre, mais le désir plus fort que tout de fuir pour enfin vivre libre.
Le roman se lit vite, le rythme est rapide sans temps mort et la troisième partie se fait pied au plancher. L'atmosphère est anxiogène au possible. Une bonne intensité pour le final qui met notre cœur enfin au repos après de belles frayeurs et de multiples rebondissements.
Un bon premier roman qui maintient le lecteur en alerte. Découpé en trois partie et chapitres courts la fin arrive sans que je n'ai pu lâcher ma lecture. Une très bonne surprise que je vous conseille de découvrir à votre tour.
Juno l’a bien compris : leur solitude est le prix de leur protection judiciaire. Impossible de quitter les lieux sans mettre sa famille en danger. Mais la jeune fille grandit, rêve d’interdits, questionne ce monde qui l’entoure et dont elle n’a que de vagues souvenirs. Quels trésors dissimule l’horizon ? Qui sont ces intrus qui les menacent ? Qu’ont-ils fait à Ruth, sa grande sœur enterrée près du lac ?
Une nuit, un inconnu débarque sur la plage. Juno s’approche, craintive et pourtant attirée par ce sourire, ces boucles brunes, ce regard d’ange. Le garçon prétend qu’il est venu la sauver, qu’il la cherche depuis des années. Que le vrai danger est là, sur l’île.
Prince charmant ou croque-mitaine ? En même temps que le doute, la mort et son cortège d’horreurs se rapprochent.
Petite bio sur l'auteur : Ivar Leon Menger est un Designer, scénariste, réalisateur et écrivain allemand né en 1973. Allemagne
Il a reçu une trentaine de récompenses, incluant le prix du Meilleur court-métrage allemand à la Berlinale de 2002, un Golden Record pour son livre audio « Die Drei ??? und der Dreitag » et un prix de la Meilleure pièce radiophonique pour « Ghostbox ».
"Les enfants du lac" est son 1er roman, bientôt adapté au cinéma.
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