Littérature - Roman épistolaire
Editions Grasset - 17 août 2022 - 384 p
Despentes au meilleur de sa forme ou pas ? En tous les cas c'est le roman de la rentrée littéraire de septembre 2022 qui fait partie des incontournables. J'ai testé pour vous cette lecture qui sort des sentiers battus et je dois dire,
que la surprise a été de taille. Un peu vulgaire un peu trash comme on dit, Virginie Despentes n'a pas la langue dans sa poche et une plume redoutable.
Je doute que l'autrice souhaite qu'on la range dans une case, elle se veut à la fois singulière et plurielle.
Dans ce roman épistolaire nous faisons la connaissance de Oscar écrivain tourmenté par une affaire de "Me too" avec Zoé féministe jusqu'au bout de son blog et Rebecca actrice sur le retour amère et lucide.
Dans ce roman épistolaire nous faisons la connaissance de Oscar écrivain tourmenté par une affaire de "Me too" avec Zoé féministe jusqu'au bout de son blog et Rebecca actrice sur le retour amère et lucide.
Tout commence avec un échange entre Oscar et Rebecca, lui cherche une écoute, elle n'en a que faire et pourtant les voilà entrain de donner leurs points de vue sur des sujets brûlants dans une société qui a évolué probablement trop vite. Entrecoupé par les pages du blog de Zoé qui se dit avoir été abusée, harcelée par Oscar. Comment ces trois êtres que tout oppose vont réussir à se réconcilier pas seulement entre eux, mais avec eux-mêmes.
Entre le roman épistolaire et le roman sociétal, d'une certaine manière l'autrice nous offre plusieurs visions du monde où plus personne n'est à l'abri d'un scandale quoiqu'il arrive. Une pointe de nostalgie du monde d'avant où tout était politiquement incorrect, mais tellement plus facile au final.
Des sujets difficiles abordés frontalement sans fioriture surtout grâce à la voix de Rebecca, le féminisme, les attentats, le phénomène #metoo mais aussi les addictions avec la drogue loin d'être rock and roll
Un roman dont la lecture va diviser les lecteurs (et lectrices) je ne peux pas être totalement contre, mais je ne suis pas totalement pour. J'ai trouvé l'écriture brute et même abrupte par moment, elle a se dynamisme qui fait qu'on lit sans temps de pause. Elle nous pousse à la réflexion et certaines réflexions nous écorchent tant pis il en va de notre salut.
Viriginie Despentes sait mettre des mots dans un langage parfois cru, là où il n'y a parfois qu'un courant de pensée. C'est certainement pile à cet endroit que se situe son art. Il choque, il secoue, mais ne laisse pas indifférent.
Le monde a bien changé, j'ai quasi l'âge de l'autrice donc j'ai également connu les deux mondes. Je pense préférer celui d'avant même si je pense que certaines révolutions étaient nécessaires. Trop de féminisme tue le féminisme voilà comment je le résumerais quitte à me faire clouer au pilori.
Un roman qui amène c'est sur à la réflexion, qui secoue nos conviction mais un peu tortueux à lire voire fatiguant. Parfois il ne faut pas seulement être révolté et savoir juste se laisser aller (petit clin d'oeil laisse aller... c'est une valse !).
"Non, la surprise, cette fois – c’était les féministes. Et des femmes qui ne se déclarent pas féministes, mais qui se sentent concernées. Elles ont raison. Nous sommes toutes féminisées. Même quand ça ne nous plaît pas. Même quand on préférerait que ça ne nous concerne pas. La féminité est une prison et on en prend pour perpet."
Présentation de l'éditeur : Rebecca a dépassé la cinquantaine, elle est actrice, elle est toujours aussi séduisante. Oscar a quarante-trois ans, il est un auteur un peu connu, il écoute du rap en essayant d’écrire un nouveau livre. Ils sont des transfuges de classe que la bourgeoisie n’épate guère. Ils ont l’un comme l’autre grandi et vieilli dans la culture de l’artiste défoncé tourmenté et sont experts en polytoxicomanie, mais pressentent qu’il faudrait changer leurs habitudes. Zoé n’a pas trente ans, elle est féministe, elle ne veut ni oublier ni pardonner, elle ne veut pas se protéger, elle ne veut pas aller bien. Elle est accro aux réseaux sociaux – ça lui prend tout son temps. Ces trois-là ne sont pas fiables. Ils ont de grandes gueules et sont vulnérables, jusqu’à ce que l’amitié leur tombe dessus et les oblige à baisser les armes. Il est question de violence des rapports humains, de postures idéologiques auxquelles on s’accroche quand elles échouent depuis longtemps à saisir la réalité, de la rapidité et de l’irréversibilité du changement. Roman de rage et de consolation, de colère et d’acceptation, Cher connard présente une galerie de portraits d’êtres humains condamnés à bricoler comme ils peuvent avec leurs angoisses, leurs névroses, leurs addictions aux conflits de tous ordres, l’héritage de la guerre, leurs complexes, leurs hontes, leurs peurs intimes et finalement – ce moment où l’amitié est plus forte que la faiblesse humaine.
Petite bio de l'autrice : Virginie Despentes est écrivaine et réalisatrice, à l'occasion traductrice et parolière.
Candidate libre au bac, elle a fait tous les métiers : femme de ménage à Longwy, hôtesse dans un salon de massage à Lyon, pigiste pour des journaux rock et porno, vendeuse au rayon librairie du Virgin Megastore à Paris.
Sa chance tourne avec la publication de ses deux romans : "Baise moi" (1994) vendu à plus de 40 000 exemplaires dont elle a ensuite réalisé l'adaptation cinématographique (2000), et "Les chiennes savantes" (1995).
Bibliographie :
1993 réédition 1999 : Baise-moi1994 réédition 2011 : Les chiennes savantes
1998 Les jolies choses
2001 Mordre de travers .
2002 Teen spirit
2004 Bye bye Blondie
2006 King Kong thérorie
2010 Apocalyse bébé
2015 Vernon subutex tome 1
2015 Vernon subutex tome 2
2017 Vernon subutex tome 3
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