Thriller
Editions Robert Laffont - La bête noire - juillet 2020 - 320 pUne chambre en colocation, un permis de résidence et un job dans une bibliothèque : les années de galère de Kouplan sont définitivement derrière lui ! Toutefois, il y a une chose qu’il ne parvient pas à se sortir de la tête : qu’est-il arrivé à son frère, arrêté en Iran il y a huit ans ? En se lançant à sa recherche, il croise la route de neuf immigrés illégaux qui, comme lui auparavant, font la plonge ou le ménage pour quelques couronnes de l’heure. L’un des leurs est mort, mais personne ne peut dénoncer les coupables à la police, de peur d’être expulsé…
Kouplan va alors devoir faire face à ses anciens démons pour aider ceux qui n’ont personne vers qui se tourner.
Ma lecture :
Ce roman est le quatrième volet d'une
série mettant en scène Kouplan, un immigré et
ancien journaliste iranien devenu par la force des choses détective sans-papiers
dans le Stockholm underground.
Ce n'est pas
particulièrement gênant de prendre le train en route sur l'enquête en elle-même,
mais j'ai ressenti un léger manque sur les étapes d'évolution du personnage. Les
rappels sont cependant suffisants pour reconstruire son passé dans ses grandes
lignes et nous plonger dans l'aventure.
J'ai donc eu
le plaisir de faire la connaissance du fameux Kouplan pour le dernier volume de
cette tétralogie, qui se clôture avec le coeur plein d'espoir.
Pour ceux qui souhaiteront commencer par le
début, voici dans l'ordre les titres :
- Chacun sa vérité
- Ça ne coûte rien de demander
- Libre comme l'air
Sara Lovestam agrandit ma famille des auteurs
venus du froid, avec son style percutant aux passages glacials. Sobrement
efficaces, reconnaissables entre mille, ce sont mes romans favoris.
Un détective sans papier, du jamais vu pour
ma part. Kouplan est un homme qui a souffert, qui a dû se reconstruire dans un
pays étranger, sans papier, sans toit, au milieu de bon nombre d'injustices.
L'auteure nous dépeint un personnage hors du commun.
Il a enfin obtenu le sésame : une carte de
séjour. Sa famille lui manque terriblement, il recherche en vain son frère,
Nimia, disparu en Iran. Cette enquête personnelle va le mener vers un terrain
qu'il ne connait que trop bien : celui des réfugiés. Neuf d'entre subissent un
harcèlement moral, physique et même vital de la part de son ex-employeur.
Justicier un jour, justicier toujours, ce mal-être ressenti est gravé dans sa
peau, il fera tout pour redonner à ses hommes leur dignité humaine. Une
poursuite contre leurs "bourreaux" s'amorce en parallèle de ses propres
recherches.
Je ne sais pas si les autres romans étaient
construits identiquement, mais dans celui-ci, Sara Lovestam fait ressortir
énormément de sentiments de bienveillance et d'empathie. Nous ne sommes pas dans
une enquête aux multiples rebondissements, mais plutôt dans une dimension
humanitaire et sociétale. En plus de cette problématique du statut de réfugiés,
elle met également en avant un questionnement sur la transsexualité.
Touchant en beaucoup de points sensibles de
notre société peu encline à la tolérance, à l'entraide, elle émeut et nous remet
en question. Montrant des aberrations d'un système perverti.
Une plume sensible, mais acérée qui vous
fauche de chapitre en chapitre.
Cette série se termine d'une belle façon qui
donne tout son sens au titre choisi. Alors même si je n'ai pas lu les trois
premiers tomes, je suis ravie d'avoir pu connaitre ce personnage pour son ultime
enquête, profondément humaine.
Une auteure que je ne manquerai pas de
suivre.
Merci aux Éditions pour l'envoi de ce roman
et de cette découverte.
♥ Avez vous débuté cette série et qu'en avez vous pensé ? ♥
Petite biographie sur l'auteur : : Sara Lovestam est une auteure suédoise née en 1980. Elle vit à Stockholm.
Professeure de suédois pour les immigrés, journaliste freelance et militante LGBT, elle écrit une rubrique pour le grand magazine gay QX.
Elle est l'auteur d'ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse et de romans historiques.
Bibliographie :
- 2013 : Différente- 2015 : Dans les eaux profondes
- 2015 : Ça ne coûte rien de demander
- 2016 : En route vers toi
- 2016 : Chacun sa vérité
- 2018 : Le jazz de la vie
- 2018 : Ca ne coute rien de demander
- 2019 : Libre comme l'air
- 2019 : Libre comme l'air
- 2020 : Là où se trouve le coeur
Beau billet Laure, je pense commencer par le 1 er de la série, dès que possible ,même si tu dis que ce n'est pas vraiment nécessaire, mais pour ne rien manquer de l'essence de cet enquêteur je pense que ce serait bon de la découvrir dès le début .Merci pour ton beau billet d'analyse de cet ouvrage
RépondreSupprimerMerci Katty, oui je pense que c est préférable de débuter par le premier j ai senti quelques manques malgré les rappels
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