Bad Man - Dathan Auerbach

Thriller

Editions Belfond - Fév 2019 - 448p
Traductrice : Nathalie Peronny 

Synopsis : On dit que, passé quarante-huit heures, les chances de retrouver une personne disparue sont quasi nulles. Deux jours pour ratisser les bois alentour, frapper à toutes les portes, remuer ciel et terre. Passé ce délai, l'espoir n'est plus permis.

Eric, trois ans, a disparu il y a cinq ans. Peu à peu, les affichettes ont jauni, les policiers se sont désintéressés de l'affaire, la vie a repris son cours dans cette petite ville désaffectée de Floride.

Pas pour Ben, le grand frère de la victime. Qui ne s'est jamais remis du drame. Qui a vu sa famille sombrer. Mais qui n'a jamais cessé ses recherches.

Recruté en tant que magasinier de nuit dans le supermarché même où Eric a disparu, Ben sent que les lieux ont quelque chose à lui révéler. Quelqu'un sait où est son frère, une personne qui prend un malin plaisir à se jouer de lui. Qui ? Le directeur qui n'a jamais collaboré à l'enquête ? Ses collègues auxquels il a accordé trop vite sa confiance ? Mais il y a plus que ça, une présence impalpable, diffuse, qui brouille ses pensées... Qui est ce bad man dont l'ombre inquiétante plane sur la ville ?

Ma lecture :

Un thriller obsédant et imaginatif à la frontière du réel et de l'imaginaire.
Une paranoïa entretenue jusqu'à la fin.

Merci aux Editions Belfond pour cette lecture

Un roman qu'il faut digérer quand on l'a refermé. Attendre une nuit au moins pour pouvoir prendre le recul nécessaire et pouvoir en parler. Même 48h après l'avoir terminé, c'est difficile, l'histoire est là bien présente, comme une musique lancinante que je suis la seule à attendre. Bad Man a pénétré mon esprit. 

Ben a "perdu" son petit frère de 3 ans dans le supermarché de sa ville. Les recherches sont arrêtées, 5 ans c'est long et pourtant pour Ben c'est les mêmes cauchemars, les mêmes espoirs, les mêmes gestes, placardant des avis de recherches partout, questionnant inlassablement.
Une belle mère qui a sombré dans la dépression, un père les fesses entre deux chaises, l'argent vient à manquer tout autant que l'espoir. Ben décide envers et contre tout de travailler dans ce supermarché. Un patron détestable qui n'a jamais levé le petit doigt pour l'aider et ne montrant aucun signe de compassion, mais Franck et Marty des collèges de travail vont l'aider à se sentir plus "normal". Peu à peu d'étranges signes font leur apparition. Mais plus personne ne croit en Ben il devra se battre seul. Bad Man est une entité qui plane. Sort elle de l'imagination de Ben, est ce un guide vers la vérité ? 

L'ambiance glauque colle à la peau, j'étais accablée pour Ben.

Une petite ville où tout semble figée, la misère, le manque d'empathie et Ben qui se débat pour retrouver son petit frère, quand tous les éléments semblent contre lui.

Il émerge dans ce décor, il semble être le plus normal. Reste t-on normal quand on se sent responsable de la perte de son petit frère ? Cette disparition revient le hanter dans le huis clos de son travail à travers des signes qu'il est le seul à interpréter, surnaturel probablement, folie sûrement, ou pire encore Bad Man ?

Un roman où l'on croit ce que l'on a envie de croire. J'ai été absorbée par la noirceur de l'histoire, un coté horrifique assez terrible qui vous donne la chair de poule.

Malgré quelques longueurs qui hélas font perdre la sensation diabolique de l'atmosphère, j'ai apprécié ma lecture. Ce n'est pas une énième disparition d'enfant très linéaire loin de là, la fin est effrayante et triste. 

J'ai eu envie d'aider Ben de le libérer de sa culpabilité. Tout le long du roman je n'arrêtais pas de répéter "Pauvre de lui". L'auteur exploite des sujets amenant le rejet social d'autrui, un très gros travail sur l'émotionnel émerge sur le personnage principal ainsi que pour son ami Marty. Il plante un décor glauque très détaillé.

Par contre, je n'ai pas réussi, rationnellement en tous les cas, à mettre en corrélation la découverte du début avec la fin. Sur ce point quelque chose m'a échappé, ou alors c'est le paroxysme de l'horreur et mon esprit est trop gentil pour l'appréhender !

Le mot de l'auteur rajoute une dimension humaine et douloureuse à ce roman.

En partenariat avec Bepolar

Le booktrailer

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Petite bio sur l'auteur : Dathan Auerbach est un auteur américain.
En 2011, il commence à poster des nouvelles sur un forum consacré à la littérature d’horreur. Le succès au rendez- vous, il réussit à faire financer son projet de roman via une campagne de dons, sur Kickstarter.com. Ainsi paraît Penpal aux États-Unis. Bad Man est son second roman mais le premier traduit en France.