Roman
Editions Gallimard - Juin 2016 - Folio
Présentation de l'éditeur : Olga, trente-huit ans, un mari, deux enfants. Un bel appartement à Turin, une vie faite de certitudes conjugales et de petits rituels domestiques. Quinze ans de mariage. Puis, un après-midi d'avril, une phrase de son mari met en pièces cette existence sereine et transforme Olga en femme abandonnée. Une femme rompue. Lâchée, brisée. Una poverella, comme cette voisine de son enfance napolitaine dont elle croit encore entendre les pleurs la nuit. Frappée de stupeur, Olga ne comprend rien au prétendu " vide de sens " de l'homme qu'elle a suivi à Turin, et pour qui elle a abandonné l'écriture. L'homme avec qui elle voulait vieillir est devenu l'homme qui ne veut plus d'elle. Olga n'existe plus. Ou seulement dans sa lente déchéance, dans cette descente aux enfers où la terre semble se dérober sous ses pieds, et les événements se liguer contre elle : un repas de réconciliation se termine dans le sang, son garçon tombe malade, le téléphone est coupé sans raison, le berger allemand agonise, sans doute empoisonné, puis la porte de l'appartement se bloque de l'intérieur et Olga se retrouve enfermée... Le livre d'Elena Ferrante nous projette littéralement dans l'intimité d'Olga et nous embarque pour un voyage aux frontières de la folie. Par la justesse de son ton et son rythme haletant, Les jours de mon abandon constitue une variation parfaitement maîtrisée et originale sur le thème de la femme abandonnée.
Mon avis :
★★★★★ Magnifique roman sur la descente aux enfers de cette femme quittée, trompée, blessée et dont la vie quotidienne doit pourtant suivre son cours, elle voudrait se laisser glisser dans cette douleur presque exquise. Un combat incessant s'engage contre elle même.
Elena Ferrante va décrire avec des mots si justes sa détresse. Une lutte acharnée et à la fois dans laquelle elle se laisse couler.
Elle tente de donner le change pour ses enfants surtout. Son quotidien n'est qu'une suite d'actes répétitifs qui la maintiennent en vie. Elle voudrait s'abandonner, se laisser mourir de désespoir. Nous la voyons sur la corde raide, prête à se jeter corps et surtout âme dans l’abîme, se donner la mort pour un ultime soulagement.
La description de ce quotidien, nous imprègne d'un mal être profond. J'ai suivi cette vicieuse descente le souffle court, sans quasi aucun espoir de se relever.
Certains passages sont difficiles tant on perçoit la peine, la mort lente intérieure, de cette femme dans ce qu'elle vit comme un abandon. La reconstruction en sera d'autant plus magnifiée.
Certaines cicatrices de gens proches nous dépassent, nous avons du mal à comprendre les réactions d'un être aimé puis quitté, ce livre y met des mots troublants et éclairants.
Un livre à ne pas lire à n'importe quel moment de sa vie, sa beauté serait mal perçue.
L'auteur : Elena Ferrante (un pseudonyme) est une romancière italienne.
L'auteur, dont quasiment rien n'est connu avec certitude, refuse d'être un personnage public et ne s'est pas présentée à la remise des prix, à savoir le Prix Oplonti et le Prix Procida Elsa Morante, que son premier roman "L'Amour harcelant" (1992) avait obtenu. Elle n'accorde aucune interview, à l'exception de celle parue dans le journal "L'Unitá" en 2002.
Son deuxième roman "Les jours de mon abandon" est sorti en 2002. Elle tente de faire comprendre ses raisons de demeurer dans l'ombre, parle d'un désir d'auto-préservation de sa vie privée, d'un souci quelque peu névrotique d'inaccessibilité, de son souci de maintenir entre elle et son lectorat une certaine distance et de ne pas se prêter aux jeux des apparences où risquent de l'entraîner les contacts avec la presse. Elle est fermement convaincue que ses livres n'ont pas besoin d'une 4ème de couverture reproduisant sa photographie et entend qu'ils soient perçus comme des organismes auto-suffisants auxquels la présence de l'auteure ne pourrait rien ajouter de décisif.
"L'Amore Molesto" a été porté à l'écran en 1995 par Mario Martone, avec Anna Bonaiuto dans le rôle de Delia, la fille. Roberto Faenza a adapté "I Giorni dell' Abbandono" en 2005.
En 2011 a été publié le premier volume du cycle "L'amie prodigieuse" (L'Amica geniale) suivi en 2012 du second volume "Le nouveau nom" (Storia del nove cognome). En 2013 paraît "Storia di chi fugge e di chi resta", suivi en 2014 du quatrième et dernier volume, "Storia della bambina perduta". Une tétralogie qui a notamment connu un grand succès public au Royaume Uni, aux États-Unis et en France, qui sera adaptée par Canal + (4 saisons de 8 épisodes).
En 2015, Roberto Saviano propose la candidature de son roman "L’amica geniale" au prix Strega, ce que l’auteur accepte.
Fin septembre 2016, dans différents médias européens, le journaliste Claudio Gatti évoque le nom d'Anita Raja, éditrice et traductrice de Christa Wolf en particulier, épouse de Domenico Starnone (1943), écrivain et journaliste. Ni Anita Raja, ni les éditions E/O, qui publie Ferrante, n'ont cependant confirmé cette hypothèse.
Elena Ferrante va décrire avec des mots si justes sa détresse. Une lutte acharnée et à la fois dans laquelle elle se laisse couler.
Elle tente de donner le change pour ses enfants surtout. Son quotidien n'est qu'une suite d'actes répétitifs qui la maintiennent en vie. Elle voudrait s'abandonner, se laisser mourir de désespoir. Nous la voyons sur la corde raide, prête à se jeter corps et surtout âme dans l’abîme, se donner la mort pour un ultime soulagement.
La description de ce quotidien, nous imprègne d'un mal être profond. J'ai suivi cette vicieuse descente le souffle court, sans quasi aucun espoir de se relever.
Certains passages sont difficiles tant on perçoit la peine, la mort lente intérieure, de cette femme dans ce qu'elle vit comme un abandon. La reconstruction en sera d'autant plus magnifiée.
Certaines cicatrices de gens proches nous dépassent, nous avons du mal à comprendre les réactions d'un être aimé puis quitté, ce livre y met des mots troublants et éclairants.
Un livre à ne pas lire à n'importe quel moment de sa vie, sa beauté serait mal perçue.
L'auteur : Elena Ferrante (un pseudonyme) est une romancière italienne.
L'auteur, dont quasiment rien n'est connu avec certitude, refuse d'être un personnage public et ne s'est pas présentée à la remise des prix, à savoir le Prix Oplonti et le Prix Procida Elsa Morante, que son premier roman "L'Amour harcelant" (1992) avait obtenu. Elle n'accorde aucune interview, à l'exception de celle parue dans le journal "L'Unitá" en 2002.
Son deuxième roman "Les jours de mon abandon" est sorti en 2002. Elle tente de faire comprendre ses raisons de demeurer dans l'ombre, parle d'un désir d'auto-préservation de sa vie privée, d'un souci quelque peu névrotique d'inaccessibilité, de son souci de maintenir entre elle et son lectorat une certaine distance et de ne pas se prêter aux jeux des apparences où risquent de l'entraîner les contacts avec la presse. Elle est fermement convaincue que ses livres n'ont pas besoin d'une 4ème de couverture reproduisant sa photographie et entend qu'ils soient perçus comme des organismes auto-suffisants auxquels la présence de l'auteure ne pourrait rien ajouter de décisif.
"L'Amore Molesto" a été porté à l'écran en 1995 par Mario Martone, avec Anna Bonaiuto dans le rôle de Delia, la fille. Roberto Faenza a adapté "I Giorni dell' Abbandono" en 2005.
En 2011 a été publié le premier volume du cycle "L'amie prodigieuse" (L'Amica geniale) suivi en 2012 du second volume "Le nouveau nom" (Storia del nove cognome). En 2013 paraît "Storia di chi fugge e di chi resta", suivi en 2014 du quatrième et dernier volume, "Storia della bambina perduta". Une tétralogie qui a notamment connu un grand succès public au Royaume Uni, aux États-Unis et en France, qui sera adaptée par Canal + (4 saisons de 8 épisodes).
En 2015, Roberto Saviano propose la candidature de son roman "L’amica geniale" au prix Strega, ce que l’auteur accepte.
Fin septembre 2016, dans différents médias européens, le journaliste Claudio Gatti évoque le nom d'Anita Raja, éditrice et traductrice de Christa Wolf en particulier, épouse de Domenico Starnone (1943), écrivain et journaliste. Ni Anita Raja, ni les éditions E/O, qui publie Ferrante, n'ont cependant confirmé cette hypothèse.
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