7 octobre 2018

Le malheur du bas - Inès Bayard - By Laure M

Le malheur du bas Inès Bayard avis chroniqueRoman

Editions Albin Michel - Août 2018 - 272p

Présentation de l'éditeur : « Au coeur de la nuit, face au mur qu’elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »
Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d’une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.

en colère : 


Un roman dans lequel on s'immerge en mode voyeurisme, très dérangeant et dont je n'ai pas compris le but.

J'ai eu la nausée tout le long de ma lecture. Je suis partagée est ce un livre féministe ou anti féministe, vu les relents nauséeux que j'éprouve encore je dirais anti et pire machiste.

Au départ, c'est la description d'une vie ordinaire de personnes ordinaires, plutôt bien loties d'ailleurs ; elle est banquière, il est avocat, ils sont issues de milieux aisés et intellectuellement favorisés. Il ne manque qu'un enfant pour parfaire leur bonheur, mais c'est décidé ils vont s'y mettre.

Un soir, la vie de Marie va basculer, elle se fait violer par son directeur. Le vandalisme de son vélo, accepter de se faire raccompagner, presque des petits riens pour une blessure incommensurable. Elle décide de se taire. Disons plutôt que la petite femme toute gentille et soumise décide de l'être encore plus. Car à la base Marie est une femme gravement soumise sans aucune raison valable.

Quand on connait la suite de ce silence, de l'interprétation de Marie des événements, on ne peut  ressentir qu'une immense révolte. Révolte bien entendu pour le délit commis mais surtout face à son comportement. Je ne le comprends pas, la lecture s'est faite avec beaucoup de difficultés. D'ailleurs rien n'est expliqué si ce n'est que c'est ce qu'on attend d'elle... Je dirais qu'elle est bipolaire point, sauf que ce n'est pas vendu comme ça.

"Il n’y a jamais eu d’obstacles dans sa vie avant son viol. Elle sait qu’une femme ayant connu la misère et la débauche, la faim et la mort, la haine et la violence quotidiennes n’aurait peut-être pas réagi de la même manière. Elle aurait eu le courage de dénoncer cet acte, de fuir et d’avorter. Elle n’aurait pas tout dissimulé derrière les apparences. Ce constat donne la nausée à Marie."

Voici un extrait, tout est dit ! Les apparences ! à quel moment nous impose t'on encore des apparences et je n'ajouterais pas "dans ces circonstances" ? à quel moment a t'elle été conditionnée sur cette culture du viol et de la soumission docile de la femme ? Aucune lumière n'est faite à ce sujet. On est en 2018 et en France, je suis féministe, du moins pour l'égalité, et là rien ne m'a paru crédible, l’héroïne ne fait aucun choix cohérent : se soumettre et accepter les règles ou se battre et avancer. Que nenni elle se soumet à je ne sais quoi mais l’intériorise. 

Le livre commence par la fin, on est prévenu on connait l'issue et nous allons assister impuissant à  une descente au cœur de l'enfer intérieur de Marie, enfer subjectif car c'est elle qui se le fabrique. Je ne la plains pas, elle ne m'inspire ni respect ni pitié bien au contraire.

Nous entendons Marie, mais elle ne veut pas être écoutée, Marie veut être perçue. Ce livre n'est qu'un recueil de comportements machistes. Elle nous transmet le message que c'est tout à fait ordinaire, elle reste soumise et même s'invente des "devoirs conjugaux", s'invente des tas de choses d'ailleurs. La société est encore machiste mais là c'est la guerre du feu !

Alors j'ai honte ! Je ne sais pas ce qu'à voulu nous "dire" l'auteure ? Que nous étions tous les jours enclines, nous les femmes à accepter des comportements qui nous rabaissent et cela dans des détails quotidiens ? que c'est notre rôle de femmes ? ou que justement "regardez où cela mène, révoltez vous ne subissez plus". Dans ce cas pourquoi s'appuyer sur des choses totalement farfelues, inventées, exagérées, interprétées pour lesquelles l'héroine acquiesce ? aucun homme n'attend d'elle ce qu'elle fait dans son histoire. Elle ne fournit aucune explication  aucune ne serait recevable de toute façon.

En tous les cas c'est à cause de femmes comme Marie que la société machiste se développe et prend du pouvoir.

Et le grand paradoxe dans ce livre c'est le comportement des hommes ! Hormis son violeur, ils sont justement tout "normaux", attentionnés, enclin à l'écoute, c'est Marie uniquement Marie le problème. Elle ne protège et défend ses petits secrets que pour mieux se comporter en femme soumise. Pourquoi ?  Elle n'assume pas son problème qui n'a rien à voir avec son viol finalement.
Toutes les femmes de ce roman sont à vomir, se taisent, se soutiennent dans un paraître inhumain.

Ce roman est encensé par la critique et je me demande bien pourquoi. Un roman "voyeuriste", sale, des scènes qui vous procurent un profond dégoût, de la maltraitance infantile, du sexe trash le tout  narré comme une histoire vraie. Aucune explication rationnelle, rien n'est justifiable et compréhensible. Tout est réuni pour le best seller ! Quand on sait que le viol fait parti de la liste des fantasmes pourquoi pas !

Une lecture qui m'a fortement dérangée, elle ne m'a pas mise en colère elle m'a juste dégoûtée.

On rendra à César ce qui est à César, le style narratif est d'excellente qualité on s'y croirait ! Mais il a quand même un arrière gout de deux autres romans "Chanson douce" de Slimani et "Je me suis tue" de Menegaux.
et là aussi j'ai honte, j'ai honte pour elle, d'autant qu'elle est en lice pour le Goncourt 2018.

D'ailleurs vous pouvez découvrir un article sur les PLAGIATS sur ce blog, plagiat dont j'ai été aussi victime à mon échelle de "blogueuse".

Mais ouf elle ne m'a pas dupé dès les premières lignes, elle n'a vraiment pas compris les femmes pour faire le buzz il suffit juste de talent et non de voler des idées, choses qui actuellement m'horripile entre le vol de mes idées, les plagiats de mes chroniques j'en ai ras la casquette de cette bassesse.

Rectificatif au 30 octobre nouvelle sélection pour le Goncourt 2018, Mme Bayard n'apparait plus


goncourt 2018

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Le malheur du bas Inès Bayard avis chronique

4 commentaires:

  1. J'avais envie de le lire mais je crois que je vais m'abstenir je hais le gore pour le gore le trash pour le trash, ce qu'à peut -être voulu souligner la narratrice est cette lapalissade si communément acquise que la femme soit être belle et se taire se faire baiser mais sans demander son orgasme et que se spires détractrices sont non les hommes ou peut-être son violeur même mais les femmes eux même , afin de faire un parallèle éloquent il suffit d'avouer que ce sont des Noirs qui ont mis leurs propres frères de sang en esclavage les vendant enfants femmes et hommes tel du bétail. Peut-être la narratrice e t'elle voulu mettre ce paradoxe en exergue en poussant l'idée à son paroxysme d'où le côté déroutant écoeurant, peut-être est-ce finalement une ode au féminisme tu mais exacerbé je ne sais pas je suppute par rapport à ton article je réitère je n'ai pas lu le livre...

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    1. Merci pour ce bel avis - Je suis sur le coup de ma lecture, je vais la digerer - je n'y vois qu'une régression de la femme et aucun message clair de l'auteure - bien sur on connait tous ces petits riens machistes qui font des grands tout, en france en 2018 j'ose ajouter le cliché milieu blanc favorisé c'est trop pour être crédible ou je vis en utopie - il commence par la fin et on nous dit "vous allez comprendre pourquoi ne la jugez pas" non non et non ce livre ce n'est qu'un ramassis de clichés machistes exagérés et qui n'aidera aucune femme dans le même cas, Marie n'existe pas je me leurre peut etre

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  2. Bon, ben celui-là, je ne vais même pas essayer ! J'imagine que ça peut plaire à des voyeurs mais, perso, ça ne me fait pas envie du tout d'après ce que tu en dis !

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    1. Je te conseille par contre "Je me tue" de Mathieu Menegaux celui ci est grandiose

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