27 janvier 2018

L'appel des Launeddas - Muriel Martinella - By Laure M

Thriller psychologique


L'appel des Launeddas Martinella

Présentation de l'éditeur : Au lac d'Annecy, un double suicide par noyade. Des témoins affirment avoir vu un couple main dans la main, pénétrer ses eaux dormantes. Or, malgré des recherches organisées par la gendarmerie, assistée d'un sonar sophistiqué pour sonder les profondeurs de ce lac, seul le corps d'une femme est retrouvé...De retour des Etats-Unis pour assister aux obsèques de sa mère, Eve et sa tante Juliette qui l'a élevée vont remonter le passé en s'aidant de documents audio ou épistolaires laissés par le couple. Au cours d'une longue et rude nuit, Eve va pousser Juliette dans ses retranchements jusqu'à lui extirper la genèse des trois morts violentes auxquelles elles sont mêlées. Une vérité qui se paiera au prix fort.

L'auteur : Muriel Martinella est une ancienne journaliste,
la passion de l'écriture ne l'a jamais quittée ni cessée de croître ; de nouvelles en nouvelles (32 au total) l'écriture s'affine et la publication de 5 romans verra le jour au fil des années. L'appel des Launeddas paru en décembre 2017 est son cinquième roman. 

Mon avis : Un vrai bon thriller psychologique, vous êtes engloutis non pas dans les profondeurs du lac d'Annecy mais par l'écriture presque chantante de l'auteur, vous entendez l'appel des Launeddas vous aussi.

Une histoire narrée dans un huis clos étouffant où l'évasion ne se fait qu'au travers du récit de Juliette, récit obtenu lui même par des manipulations retors de sa nièce Ève prête à tout. Une machination machiavélique vient de s'enclencher entre les deux protagonistes vous en êtes le témoin impuissant.
Une nuit ! il faudra une nuit à Ève pour connaitre enfin la vérité sur la vie de sa mère et probablement à vous aussi, car c'est un livre qui ne se lâche pas si facilement.

"L'appel des launeddas" trouve son fondement dans une histoire d'amour, un amour beau, profond et absolu entre Colin et Marie, les parents d’Ève. Un couple parfait qui peu à peu semble avoir fait entrer le diable chez eux, la haine prend possession de Marie elle hait tout autant qu'elle a aimé Colin, essayant en vain de lutter contre ses démons. Que s'est t'il passé dans le cœur de Marie ? Qui est le ou la responsable, quel fut le rôle de Juliette, quelle place a tenu Eve, et qui est ce curieux voisin Iddo Cellini ?

"Les launeddas me veulent… Elles me veulent… tu les entends qui m’appellent ? Par elles, je vais te rejoindre… Les launeddas me mènent à toi… Ne pleure pas, Marie, je suis en route pour te rejoindre…"

La montée lente et perverse de deux manipulations, celle de Eve et celle de Iddo Cellini, est le point fort de ce roman. L'auteur chemine en finesse avec un récit argumenté, articulant parfaitement l'histoire sur ce point, tout s’emboîte sans fausse note, pour finir dans une triomphante symphonie qui coupe le souffle !

La réponse était devant nous, mais être un bon auteur c'est justement avoir cet art de faire croire de laisser croire et de poursuivre tranquillement son récit ; Muriel Martinella nous dévoile l'évidence sans qu'elle soit évidente ce qui donne encore plus de poids au dénouement.

Un peu de révolte tout de même pour le caractère plus qu'indolent de Colin et j’adhère assez peu à l'appui ésotérique même si je ne nie pas en totalité son pouvoir.

On ne peut pas oublier de mentionner le choix plus qu'excellent de la couverture et du titre qui sont des appels à eux seuls et nous poussent déjà vers sa lecture.

Merci pour ce moment de lecture et vous ? vous laisserez vous bercer par le chant des launeddas ?

Laure M Happy Manda Passions


La launeddas ou konsertu est un instrument à vent que l'on trouve en Sardaigne. C'est une clarinette polyphonique à triples tuyaux et à anche simple. Des intrusments du même type, aux techniques similaires, sont présents en Afrique septentrionale et au Moyen Orient, révélant les contacts et les échanges réciproques et anciens des Sardes avec ces régions. L’emploi de la launeddas actuelle est attesté depuis le 19e siècle mais des miniatures du 13e siècle en présentent une très proche variante (il est possible qu'une statuette vieille de 2700 ans la représente aussi). De par sa structure et sa production sonore, elle s'apparente aussi à une cornemuse dont le "réservoir" serait les poumons du musicien. Source Wikipedia.


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