21 mars 2019

Mon père - Grégoire Delacourt - avis chronique

Roman

Editions JC Lattès - Fév 2019 - 220p

Mon père Grégoire Delacourt Happybook avis chronique

Synopsis : « Mon Père c’est, d’une certaine manière, l’éternelle histoire du père et du fils et donc du bien et du mal. Souvenons-nous d’Abraham.
Je voulais depuis longtemps écrire le mal qu’on fait à un enfant, qui oblige le père à s’interroger sur sa propre éducation. Ainsi, lorsque Édouard découvre celui qui a violenté son fils et le retrouve, a-t-il le droit de franchir les frontières de cette justice qui fait peu de cas des enfants fracassés ? Et quand on sait que le violenteur est un prêtre et que nous sommes dans la tourmente de ces effroyables affaires, dans le silence coupable de l’Église, peut-on continuer de se taire ? Pardonner à un coupable peut-il réparer sa victime ?
Mon Père est un huis clos où s’affrontent un prêtre et un père. Le premier a violé le fils du second. Un face à face qui dure presque trois jours, pendant lesquels les mensonges, les lâchetés et la violence s’affrontent. Où l’on remonte le temps d’avant, le couple des parents qui se délite, le gamin écartelé dont la solitude en fait une proie parfaite pour ces ogres-là. Où l’on assiste à l’histoire millénaire des Fils sacrifiés, qui commence avec celui d’Abraham.
Mon Père est un roman de colère. Et donc d’amour. »

Ma lecture :
Revirement de style mais toujours cette écriture envoutante, sur un sujet brulant, poignant, humain et surtout honteux. 

Grégoire Delacourt est un de mes romanciers favoris, même si je n'ai pas lu tous ses ouvrages je reconnais son style entre tous. Mais pas cette fois. Il change de registre, il écrit avec plus de colère, moins de compassion et d'empathie. Sa plume est toujours aussi belle et juste, cette fois elle est également incisive.

Nous sommes propulsés dans un huis clos étouffant : un père face à un père. Non pas deux pères de bonne famille, un seul l'est,Edouard Roussel, l'autre c'est celui qu'on appelle "père", celui par qui la voix de Dieu nous parvient........ enfin parait il. S'il est la voix de Dieu il se permet d'être surtout une main de Dieu, une main qui caresse, une main qui est capable de détruire une âme d'enfant.

Le père du petit Benjamin violé par ce "père" désormais à sa merci veut comprendre, tout savoir pour ne plus laisser aucune place à son imagination. Il veut punir, rendre justice. Parviendra t'il à l'acte suprême du pardon, celui que sa mère, grenouille de bénitier, lui a enseigné et re enseigné toute son enfance ? A défaut de pardonner peut on retrouver la paix ? et se pardonner à soi-même d'avoir abandonner son fils, ne pas avoir vu.

Au rythme des souvenirs "du temps d'avant" où le bonheur familial irradiait, il se rémorre les croyances inculquées, les paroles de l'évangile. En face de lui ce père, cette ignomie qui a détruit son fils. 

Un roman en cri de colère face à l'injustice des hommes et aux pouvoirs des cieux. 

J'ai suffoqué dans cette atmosphère, c'est une dénonciation pure et simple mais qui doit etre faite de toutes les façons possibles, pour que l'impossible ne se produise plus. C'est une histoire qui vous prend aux tripes les remue dans tous les sens et vous donne la nausée. On se met à la place du père, des envies de meurtre se dessinent, de tortures, rien qui n'effacera jamais rien. Il n'y aucun mot pour nommer ce qui se passe, on peut parler d'injustice, de honte, de malheurs mais le dictionnaire n'a aucun vocabulaire pour décrire les sensations éprouvées et les conséquences sur chaque vie.

Grégoire Delacourt hurle sa colère et ce n'est pas très joli à lire par moment, rien ne doit être rendu beau dans ce roman, une prise de conscience reelle c'est tout ce qui doit en resortir. La fin n'est même pas une délivrance, c'est l'abomination, la boucle n'est jamais bouclée et cela fait peur, même si elle apporte la paix, tout vous a emporté.

Au delà de cette infamie vous ressentirez l'amour puissance mille dans ce roman.

Un roman à transmettre, à diffuser, tous ces mots mis l'un à coté de l'autre, criés pourront peut être un jour être entendus par Dieu, et cela cessera...

Alors si j'ai eu du mal à rentrer dans le roman au début, je ne voulais pas être de ceux qui ferment les yeux, se voilent la face, qui font comme si cela n'existait pas, ne devenez pas ceux là, ouvrez et lisez ce roman, prenez conscience vous aussi.

Découvrez ma chronique sur son précédent roman "La femme qui ne vieillissait pas".

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Petite bio de l'auteur : Grégoire Delacourt est écrivain et publicitaire français né en 1960.
Mon père Grégoire Delacourt Happybook avis chronique"L’écrivain de la famille" paru en 2011 est son premier roman et il a reçu de nombreux prix.
"La liste de mes envies", son second roman, a été acheté par 27 pays et a fait l'objet d'une adaptation au théâtre en 2013. L'adaptation cinématographique est sortie en mai 2014, avec Mathilde Seigner, Marc Lavoine et Patrick Chesnais.
Grégroire Delacourt enchaine depuis les romans et les prix au plus grand bonheur de ses lecteurs.

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1 commentaire:

  1. Merci Laure pour ce retour, je ne le lirai pas parce que je connais cette thématique mais surtout parce que j’ en ai tant à lire. Bonne journée ! 😘🌹

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